Les Juifs Mizrahim

Même les gens les plus informés ne semblent connaître que les juifs d’Europe.

Est-ce parce qu’on parle de juifs ashkénazes (venant d’Europe centrale et de l’est) et de juifs séfarades qu’on s’imagine que tous les juifs sont d’origine européan?

Peut-être c’est parce qu’on conçoit inconsciemment des juifs comme « blancs » et donc comme européens?

Si on veut comprendre la production artistique juive d’expression française, il faut sortir un peu de notre eurocentrisme. Il faut se souvenir qu’il existe des juifs en dehors d’Europe depuis qu’il existe des juifs.

On peut consulter le livre de Georges Bensoussan, Juifs en pays arabes. Le grand déracinement

Voilà trois films qu’on peut regarder pour mieux comprendre l’experience vecu des juifs en dehors d’Europe:

The Forgotten Regugees

Les réfugiés du silence

Juifs et Musulmans, si loin, si proches.

Le prémier évoque (très rapidement) la destruction du deuxieme temple, mais le troisième ne raconte l’histoire juive qu’à partir du VIIe siècle, puisqu’il s’intéressent non seulement au juifs, mais aussi aux musulmans.

La Diaspora juive (exil en grec) n’est pas de date récente. On peut citer par exemple, l’année 587 avant l’ère chrétienne quand Nabuchodonosor détruit le Premier Temple, envoyant les juifs en exil à Babylone (l’Irak de nos jours). N’oublions pas non plus que le judaïsme a très longtemps été une religion prosélyte.

Le troisième film, un documentaire ARTE est disponible en anglais sur Amazon Video sous le titre Jews and Muslims: Intimate Strangers. Il existe quatre épisodes, le premier s’appellant Origins (610-721). On peut trouver la version française dans la boutique ARTE.

Ce voyage dans le temps retrace quatorze siècles d’une riche histoire commune entre juifs et musulmans.

Un récit d’une grande rigueur historique, sans concessions ni parti pris, porté par une réalisation fluide et inspirée.

Dès l’avènement de l’islam, le sort des musulmans et des juifs a été étroitement lié, mais un peu plus d’un siècle de conflit a suffi à occulter dans les mémoires treize siècles d’une histoire commune souvent pacifique et parfois harmonieuse. Elle commence dans la péninsule Arabique, où l’islam voit le jour au VIIe siècle, par la parole et l’enseignement de son fondateur, Mahomet, et se poursuit à Jérusalem, où au XIIe siècle, le conquérant Saladin respectera églises et synagogues, durant le mythique âge d’or du royaume d’al-Andalus (711-1492) et dans la Maison judéo-musulmane de la sagesse fondée à Bagdad par la dynastie abbasside… Jusqu’à la rupture violente du XXe siècle, les deux religions n’ont cessé de dialoguer, non sans épisodes douloureux, comme le massacre de Grenade, en 1066, durant lequel la population juive est décimée par ses voisins musulmans. Le judaïsme a ainsi fortement inspiré Mahomet, qui en reconnaît les prophètes ? Ibrahim (Abraham), Moussa (Moïse) ou Joseph (Youssef). Trois siècles plus tard, c’est sous l’influence des penseurs musulmans que le rabbin Saadia Gaon proposera une interprétation de la Thora puisée dans la philosophie grecque.
De 610 à nos jours, de l’Arabie au Proche-Orient en passant par l’Empire ottoman, l’Andalousie et le Maghreb, cette histoire complexe et méconnue est racontée chronologiquement, avec une fluidité qui n’exclut pas le sens du détail. Un passionnant voyage dans le temps, porté par les explications, savantes mais toujours accessibles, de plus de trente chercheurs venus de différents pays, par des séquences d’animation originales et par des archives photographiques et filmiques d’une grande force.

Juifs ashkénazes et Juifs séfarades

Le terme « Ashkénaze » vient du mot hébreu pour Allemagne, « Sefarad » qui, de celui pour l’Espagne.

Ces termes désignent donc l’origine des Juifs et indique que la culture juive n’est pas monolithique.

La langue Yiddish, que beaucoup pensent être la langue internationale du judaïsme, est en réalité la langue des Ashkénazes. Les juifs séfarades avaient leur propre langue internationale, le Ladino, basé sur Espagnol et Hébreu, tout comme le Yiddish est basé sur Allemand et Hébreu.

Les interprétations séfarades de la Loi juive (halakhah) sont legerement différentes des interprétations ashkénazes. Les services de prière séfarades sont quelque peu différents des services ashkénazes et ils utilisent des mélodies différentes lors des services religieux. Les Séfarades ont aussi des coutumes différentes pour les fêtes et leurs nourritures traditionnelles sont différentes. Par exemple, quant à la fête de Pessah, les juifs séfarades mangent du riz, du maïs, des cacahuètes et des haricots pendant la fête tandis que les  juifs ashkénazes évitent d’en manger.

Sur le plan historique, de façon générale, les juifs séfarades étaient mieux intégrés dans la culture locale non-juive que les juifs ashkénazes.

En 1492, les Juifs sont expulsés d’Espagne. Moins d’un tiers choisira de rester en Europe. Un nombre faible part vers l’Amérique. La grande majorité préféra s’installer dans les pays méditerranéens voisins et plus particulièrement dans l’ Empire Ottoman, qui accueillit le plus gros contingent de Juifs sépharades.

Ces Juifs expulsés d’Espagne par ses dirigeants chrétiens en 1492, sont souvent absorbés dans des communautés existantes.

Les Juifs Mizrahim

Il existe donc déjà des communautés juives en Afrique du nord et au moyen orient quand les Juifs Sépharades y arrivent. Ce sont les Juifs Mizrahim (le mot vient du hébreu pour « Orientaux. »

Les cartes

Si vous vous demandez, « C’est quoi l’Empire ottoman? » Regardez un peu ces cartes: 40 maps that explain the Middle East

Et pour partir vraiment au loin dans le passé juif, voilà une très simple carte que j’ai fait pour me représenter le voyage d’Abraham dans les pays entant que nous les connaissons aujourd’hui. Cela nous rappelle qu’il est né en ce qu’on appelle aujourd’hui Iraq et il séjourne, par exemple, en Syrie, en Turquie, au Liban, en Israel, en Egypte…